Mort au pont des Orphelines
Cette histoire romanaise commence par une brève dans la presse nationale du 17 août 1880 : “À Romans (Drôme), le pont des Orphelines, actuellement en démolition, s’est écroulé, entraînant trois ouvriers maçons dans sa chute, dont l’un est mort, l’autre dans un état presque désespéré, le troisième n’ayant que des blessures légères.”
L’accident s’est produit le 11 août 1880 pendant les travaux de démolition du pont des Orphelines. Louis Raphaël Gibert, âgé de 20 ans, est mort sur le coup et son père, Régis Gibert, âgé de 54 ans, est mort huit jours plus tard de ses blessures.
La chronique locale nous dit qu’au moment de porter le corps du jeune Gibert en terre, ses amis et parents voulurent couvrir le cercueil d’un drap blanc, ainsi que cela se fait chaque fois que le défunt n’a pas été marié. Mais le prêtre protesta et menaça de ne pas accompagner le corps au cimetière. La famille aurait pu insister mais le pauvre Gibert a été enterré couvert d’un drap noir.
Mais d’où vient le nom du pont des Orphelines ? Une institution charitable pour l’éducation des pauvres filles orphelines, fondée en mars 1638 par Hélène Tardy et Renée du Peloux sous le nom de Notre-Dame de Pitié et usuellement dénommée Séminaire des Orphelines, était située au-delà du pont de la Presle, entre le bord de l’Isère et la rue de Chapelier (aujourd’hui, bas de la côte des Chapeliers). Depuis lors, le pont qui menait à cette institution prit le nom de « pont des Orphelines » dans le langage courant des Romanais.
C’est cette même Hélène Tardy qui possédait les Tentures de la Passion aujourd’hui exposées dans la chapelle du Saint-Sacrement de l’église Saint-Barnard. Les conditions imposées dans son testament daté du 16 juin 1675 n’ayant pu être réalisées, les broderies arrivèrent dans la collection privée de Charles de Lionne, sacristain du chapitre de Saint-Barnard et gouverneur militaire de Romans, qui en fit don d’une partie à la collégiale dans son propre testament, en 1701.