Les reliques de l’église de l’ancien hôpital Hôtel-Dieu
La chapelle intérieure de l’Hôtel-Dieu de Romans ayant cessé d’exister, les charges spirituelles, les privilèges, concessions, titres, faveurs spirituelles, reliques, etc. de cette chapelle ont été transférés, avec le culte divin, dans la nouvelle église de l’Hôtel-Dieu consacrée par Monseigneur Pierre Chatrousse, évêque de Valence, le dimanche 26 octobre 1845.
Selon les archives de l’hôpital conservées aux Archives municipales de Romans-sur-Isère, les noms des saints dont l’église de l’Hôtel-Dieu possédait quelques reliques exposées à leur fête et vénérées après la bénédiction du Saint-Sacrement étaient :
1° de la Vraie Croix,
2° de la Bienheureuse Vierge Marie,
3° de saint Louis de Gonzague,
4° de sainte Philomène,
5° de saint Vincent de Paul,
6° de saint Clair,
7° de saint Antoine,
8° de saint Jean de Matha,
9° de saint Félix de Valois.
Ailleurs, ces mêmes archives donnent de riches précisions sur ces reliques :
“Dans le reliquaire, se trouvent : 1° les reliques de saint Antoine abbé, 2° un reliquaire avec les reliques de saint Clair, 3° un moyen reliquaire avec les reliques de saint Jean de Matha et de saint Félix de Valois, 4° un reliquaire petit avec les reliques de saint Vincent de Paul, 5° un reliquaire en forme de coeur avec les reliques de la sainte Vierge, de sainte Philomène et de saint Louis de Gonzague. Au-dessous des reliques de saint Antoine, se trouvent des reliques de plusieurs saints avec ce mot “Pax” inscrit sur les saintes reliques.
1° Dans le sachet de soie blanche renfermant les reliques de saint Antoine, se trouvent les pièces que nous transcrivons ici textuellement :
Je soussigné, curé de l’église de Saint-Antoine, ai extrait en présence des personnes aussi soussignées et avec la permission nécessaire, une portion des reliques de saint Antoine placées dans cette église, que j’ai remise à mademoiselle Mayet de Romans, ainsi que le présent certificat pour servir d’authentique. Saint-Antoine, le 15 juin 1821. Signés : Allegret, Bouvaret, Lambert, Margaris, Mayet.
Ces reliques doivent être montrées à Monseigneur l’évêque de Valence, qui en en reconnaissant l’authenticité, donnera la permission de les exposer et pour les faire vénérer par les fidèles de l’église de son diocèse.
2° Avec le moyen reliquaire où se trouvent les reliques de saint Clair, se trouve un authentique que nous soussigné transcrivons ici textuellement :
Nous vicaire (emplacement du sceau) général du diocèse de Lyon à tous et à chacun qui examineront les présentes lettres, faisons foi et attestons que nous, pour la plus grande gloire de Dieu tout puissant et vénération de ses saints et pour augmenter la piété des fidèles, avons reconnu extraite des lieux authentiques une relique sacrée des os de saint Clair abbé, que nous avons placée respectueusement dans une boîte d’argent de forme ovale, garnie d’un cristal, bien close et attachée de fil de soie de couleur rouge et marquée de notre sceau, et l’avons consignée avec possibilité d’être retenue à soi, donnée à d’autres et exposée à la vénération des fidèles, en foi de quoi avons commandé être envoyés ces certificats écrits de notre main et validés du sceau archiépiscopal par le soussigné archiépiscopal. Donné à Lyon, le 20 décembre 1825. Cholleton, vicaire général. (sceau de l’archevêché). Nous, évêque de Valence, avons vu et approuvé à Valence le 9 mars 1826 (signature de Monseigneur Joseph, évêque de Valence). [Ce texte est la traduction en français, effectuée pour les besoins de “Romans Historique”, du certificat en latin trouvé dans les archives de l’hôpital de Romans.]
3° Jean-Paul Gaston de Pins, de par la divine piété et la grâce du Saint-Siège apostolique, archevêque d’Amasie, administrateur apostolique du diocèse de Lyon et de Vienne, à tous et chacun de ceux qui examineront les présentes lettres, faisons foi et attestons que nous, pour la plus grande gloire de Dieu tout puissant et vénération de ses saints et pour augmenter la piété des fidèles, avons reconnu extraites de leurs véritables lieux les reliques de Bienheureuse Vierge, saint Louis de Gonzague et Philomène, lesquelles avons respectueusement placées dans une boîte d’argent en forme de coeur, bien fermée et attachée de fil de soie de couleur rouge, et marquée de notre sceau, lesquelles reliques avons consignées avec la liberté de les garder à soi, les donner à d’autres et les exposer à la vénération des fidèles, en foi de quoi avons commandé être envoyés ces certificats validés de notre sceau par le soussigné secrétaire archiépiscopal. Donné à Lyon, le 18 octobre 1837. Cholleton, vicaire général. [Ce texte est la traduction en français, effectuée pour les besoins de “Romans Historique”, du certificat en latin trouvé dans les archives de l’hôpital de Romans.]
4° Jean-Baptiste Etienne, supérieur général de la Congrégation, mission et des Filles de la Charité, attestons avoir été prélevé sur les reliques sacrées de saint Vincent de Paul, religieusement gardées chez nous à Paris, une petite pièce des vêtements imprégnés du sang du dit saint, laquelle enfermée dans une petite boîte en argent de forme ovale bien close et attachée d’un cordon de soie de couleur rouge, avons entièrement donnée en présent à l’église de l’hôpital Hôtel-Dieu de Romans, à effet d’être, la susdite pièce, chez eux retenue ou donnée à d’autres et en n’importe quelle église, oratoire ou chapelle publique exposée à la vénération des fidèles, avec l’approbation, selon qu’il est de droit, du surveillant des lieux. En foi de quoi, avons envoyé ces présentes lettres, écrites de notre main et de celle de notre secrétaire, et munies de notre sceau. Donné à Paris, l’an du Seigneur 1845, ce même jour 27 du mois de juin. (emplacement du sceau) Avons vu et approuvé. Etienne. D.D. supérieur général. A Romans, le 10 septembre 1845. Michel, vicaire général. [Ce texte est la traduction en français, effectuée pour les besoins de “Romans Historique”, du certificat en latin trouvé dans les archives de l’hôpital de Romans.]”
Nous ne savons pas ce que sont devenues ces reliques.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère ; Série S, Documents entrés par voie extraordinaire, Sous-Série 121S, Hôpital XIXe-XXe siècle – Les versions latines ont été effectuées, avec mes sincères remerciements, par un latiniste romanais reconnu qui souhaite garder l’anonymat.