Les pionniers du Québec
La Nouvelle-France était la région d’Amérique du Nord colonisée par la France entre l’exploration du Saint-Laurent par Jacques Cartier, en 1534, et la cession à la Grande-Bretagne et l’Espagne, en 1763.
La Nouvelle-France était composée de plusieurs colonies parmi lesquelles une est restée très liée à la France : Québec.
On appelle communément Pionniers du Québec les français ayant émigré vers cette nouvelle terre aux XVIIè et XVIIIè siècles.
A partir des années 1660, Louis XIV prend le contrôle de cette colonie sur le point de s’éteindre. Il y envoie des soldats pour la défendre contre les Iroquois et des jeunes femmes à marier, les Filles du Roi, pour fonder des familles et assurer le peuplement.
Entre 1660 et 1750, cette petite colonie construit une société florissante en Nouvelle-France. Ses habitants étaient principalement des marchands, des artisans, des fermiers et des propriétaires terriens.
Ces pionniers provenaient majoritairement des anciennes provinces de France qu’étaient l’Ile-de-France, la Bretagne, la Normandie et le Poitou. Mais quelques français venus d’autres provinces ont participé à cette aventure.
Ainsi, des recherches généalogiques des deux côtés de l’Atlantique permettent de découvrir l’histoire de deux romanais – apparemment les seuls – ayant choisi de s’installer en Nouvelle-France, dans la colonie de Québec, à l’époque des pionniers.
Les archives de cet épisode historique (registres paroissiaux québecois, listes de passagers des navires, etc.) sont nombreuses mais dispersées, parcellaires et souvent en mauvais état. J’ai néanmoins essayé d’être le plus complet possible.
Jean-Pierre Chanas
Jean-Pierre Chanas a été baptisé le 14 avril 1639 en la paroisse Saint-Barnard de Romans-sur-Isère.
Ses parents, Pierre Chanas, tailleur d’habits, originaire de Romans-sur-Isère, et Judith Mortal, originaire de Mours, se sont mariés le 16 janvier 1625 dans cette même paroisse.
Jean-Pierre Chanas, engagé dans l’armée du roi, s’embarque pour la Nouvelle-France vers 1670.
Le 9 septembre 1673, en la paroisse Notre-Dame de Québec, Jean-Pierre Chanas, demeurant dans la seigneurie de Varenne, épouse Jeanne Quentin, née vers 1653, originaire de la paroisse Saint-Paul de la ville de Paris, et fille de Jacques Quentin, maître écrivain, et Elizabeth Le Dieu.
Jeanne Quentin est une Fille du Roi et, comme la plupart de ces 800 jeunes femmes, elle épouse un soldat français.
Elle était arrivée à Québec le 3 septembre 1673, avec des biens estimés à 200 livres, à bord du navire L’Espérance parti de La Rochelle, le 11 juillet 1673, avec 51 Filles du Roi.
De cette union naîtra Pierre-Michel Chanas, le 20 décembre 1674, à Boucherville, Québec.
Jeanne Quentin aura un autre enfant, illégitime, de père inconnu et prénommé Marie, le 29 avril 1678.
En 1678, Jean-Pierre Chanas, Jeanne Quentin et les enfants, Pierre-Michel et Marie, rentrent en France. On ne sait pas sur quel navire ils ont embarqué et leur trace se perd.
Jean Grenier
Jean Grenier a été baptisé le 20 mai 1722 en la paroisse Saint-Romain de Romans-sur-Isère.
Ses parents, Etienne Grenier, faiseur de talons, né vers 1691 en la paroisse Saint-Etienne de Montagne (Isère), demeurant paroisse Saint-Romain, et Antoinette Dimberton, née vers 1686 au lieu de Chatuzange, se sont mariés le 14 septembre 1717 en la paroisse Saint-Nicolas de Romans-sur-Isère.
Jean Grenier s’embarque pour la Nouvelle-France vers 1750.
Le 7 novembre 1753, en la paroisse Saint-Antoine de Chambly, Québec, Jean épouse Marguerite Grisé, née le 4 juillet 1733, à Chambly, Québec.
De cette union, naîtront :
– Jean, baptisé le 15 septembre 1754 à Chambly, Québec et enterré le 17 mars 1759 à Chambly, Québec.
– Nicolas Joseph, baptisé et enterré le 31 juillet 1756 à Chambly, Québec.
– Marguerite Claude, baptisée le 27 juillet 1757 à Chambly, Québec.
– François, baptisé le 25 avril 1759 à Chambly, Québec.
Il semble que Jean Grenier et sa famille soient restés à Québec mais leur trace se perd malheureusement.
Aujourd’hui, la plupart des québécois descendent de ces pionniers de la Nouvelle-France.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère, Registres paroissiaux de Saint-Barnard, Saint-Nicolas et Saint-Romain – Quebec Vital and Church Records, Drouin Collection, 1621-1967 – Orphelines en France, pionnières au Canada : les Filles du roi au XVIIe siècle, Leméac, Montréal, 1992, Yves Landry – Bulletin des recherches historiques, Pierre-Georges Roy, Lévis, 1895-1968 – Histoire des canadiens-français, 1608-1880, Société de publication historique du Canada, Wilson, Montréal, 1882-1884 – Emigration rochelaise en Nouvelle-France, Archives nationales du Québec, Québec, 1970
Très intêressant, car très difficile à lire et les recherches sont longues,donc nous ne prendrions pas le temps de regarder.