Les Moulins de la Tour Saint-Georges
Les objets que nous présentons cette semaine sont les portraits de Joseph Ferrier et Louise Victoire Gringet, fondateurs des “Moulins de la Tour Saint-Georges” à l’angle de la rue du Faubourg Clérieux et de la côte des Masses. Il s’agit de deux grandes huiles sur toile mesurant 96 x 83 cm faites en 1848 et les représentant âgés de 25 et 23 ans, un an après leur mariage à Romans, et d’une petite huile sur toile mesurant 52 x 44 cm représentant Louise Victoire Gringet plus âgée.
Au XIVe siècle, les chanoines de Saint-Barnard fondent le Moulin des Grands Anniversaires sur le canal de la Martinette, près de la porte de Clérieux, en bas de l’actuelle côte des Masses. Il est ainsi appelé car il sert à financer les nombreuses fêtes religieuses et les trois meules tournent grâce au canal de la Martinette dont on peut encore voir la cascade à découvert juste en face.
À la Révolution française, le chapitre de Saint-Barnard est supprimé et ses biens sont vendus.
Au début du XIXe siècle, le moulin est propriété de Joseph Théodore Delaye puis à deux de ses enfants qui le gèrent très mal et le louent à Joseph Ferrier en 1847. Celui-ci achète finalement le moulin en 1858 et lui donne le nom de “Moulins de la Tour Saint-Georges”.
C’est lui et son épouse que nous voyons sur les portraits que nous présentons.
Un incendie détruit le moulin
En 1881, un incendie détruit l’ensemble des bâtiments mais leur fils reconstruit le moulin, édifié avec une superstructure porteuse de poteaux et planchers lourds en bois, sur trois niveaux, avec une magnifique charpente en bois.
Plus tard, Antoine Ferrier et Louis Guerby s’associent pour poursuivre l’activité. Ils achètent aussi une quarantaine de maisons en mauvais état et insalubres du quartier et ils le rénovent entièrement en collaboration avec la municipalité de Romans.
La construction d’un grand silo
En 1913, ils font construire un grand silo d’une contenance de 900 tonnes, derrière le moulin, pour stocker le blé. Ce stockage permettait d’assurer une qualité constante appréciée des boulangers de la ville.
Aux origines, c’est le canal de la Martinette qui alimentait les roues qui faisaient tourner les meules. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’invention de la machine à vapeur a amélioré la productivité puis l’apparition de l’électricité a permis des avancées techniques dont le moulin a profité.
Après la Seconde guerre mondiale, la consommation de pain a diminué et les moulins ont fermé les uns après les autres. Le moulin Ferrier a définitivement fermé en 1984 et le silo à grains a été démoli en 2013. Les murs du bâtiment principal existent toujours et abritent des appartements d’habitation.
Si vous possédez des documents ou des objets relatifs à l’histoire de Romans, et si vous souhaitez que nous les présentions à nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse jyvesbaxter@gmail.com
Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2025/01/25/les-moulins-de-la-tour-saint-georges
- Portraits de Joseph Ferrier et Louise Victoire Gringet faits en 1848. Collection privée Jean-Yves Baxter.