Les grandes crues de l’Isère du 1er août 1851 et du 31 mai 1856
Sur la culée du pont Vieux, côté Bourg-de-Péage, deux inscriptions rappellent les grandes crues du 1er août 1851 et du 31 mai 1856.
Les archives sont malheureusement peu bavardes sur le sujet mais nous pouvons néanmoins trouver quelques informations.
La crue du 1er août 1851
Dans son édition du 3 août 1851, Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche nous apprend que de terribles désastres viennent encore de frapper une partie de la vallée de l’Isère. Le lendemain de la magnifique journée pendant laquelle a eu lieu l’éclipse du soleil, le ciel s’est chargé de vapeurs épaisses et suffocantes, d’énormes nuages, sillonnés par des éclairs incessants, se sont amoncelés et vers minuit, l’orage a éclaté. Pendant trois jours, une pluie diluvienne n’a cessé de tomber.
La crue du 31 mai 1856
Dans son édition du 2 juin 1856, le même journal nous apprend que l’Isère a considérablement baissé la veille mais que les échafaudages et les cintres servant à l’élargissement du pont ont été emportés et sont venus s’échouer sur divers points de la commune de Châteauneuf.
Lors de la séance du Conseil municipal du 21 juin 1856, Monsieur le maire de Romans expose que les dernières inondations qui ont occasionné tant de pertes n’ont pas épargné la ville et que non seulement les rues qui sont voisines de l’Isère dans le quartier Saint-Nicolas ont été complètement inondées pendant plusieurs jours mais encore, et là le mal est très grave, le quartier de la Presle, si important par ses nombreux ateliers de tannerie, de mégisserie et de teinture où sont occupés habituellement plus de quatre cents ouvriers, indépendamment de tous ceux à qui ces industries créent indirectement un travail continuel, s’est trouvé aussi complètement inondé par les eaux du torrent de la Savasse, dont l’embouchure sur l’Isère est à l’extrémité de ce quartier.
Lorsque l’Isère déborde, l’énorme quantité de sable et de gravier que le torrent de la Savasse entraîne avec lui est arrêté et comble entièrement son propre lit dans le quartier de la Presle, et obstrue les nombreux canaux et fontaines qui s’y trouvent et servent aux ateliers, et inonde une partie de la belle plaine qui est au nord de Romans en détruisant les récoltes.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – 1 D 15, Délibérations municipales, 1849-1862 – Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, 3 août 1851, 2 juin 1856.