Les dessous d’Empi et Riaume
Nous avons tous vu et applaudi le groupe folklorique Empi et Riaume, en particulier lors du Festival international de folklore qui se déroule chaque été à Romans. Mais cette association, fondée en 1945 par Marie-Madeleine Bouvier, oeuvre aussi pour la préservation, la transmission et la diffusion de l’histoire et du patrimoine traditionnels de la région. Les magnifiques collections de costumes et d’objets proviennent principalement de l’ancien musée régionaliste et ethnographique de Romans, et de Anne-Marie Ciolfi et Pierrette Bertrand que nous avons rencontrées.
La première entra à Empi et Riaume à l’âge de 14 ans, en 1970, et en fut la présidente durant de longues années, et la seconde, entrée en 1974, en est la costumière, couturière et responsable du patrimoine. Toutes les deux très passionnées, elles sont intarissables lorsqu’il s’agit de parler des centaines de coiffes, robes, costumes masculins et autres vêtements traditionnels conservés dans leurs locaux du quartier de la Presle. Avec, comme pièce maîtresse, une remarquable coiffe romanaise originale datant de 1785, sorte de petit bonnet phrygien en tulle brodé (voir photo) !
Les collections contiennent de très nombreuse pièces originales mais le groupe folklorique utilise des reconstitutions de costumes qu’elles fabriquent elles-mêmes : “On ne peut pas utiliser du taffetas de soie donc on fait comme on peut. On va au marché Saint-Pierre, à Paris, et on est obligées de faire des concessions car les dentelles en coton contiennent aujourd’hui 10% de polyamide mais cela ne change rien au toucher et à l’aspect.” Dans les familles aisées, on offrait aux filles des cocons de soie qu’elles élevaient dans le grenier de la maison familiale. Les robes les plus riches étaient confectionnées en taffetas de soie alors que les plus pauvres l’étaient en bourrette de soie, plus grossière et souvent extraite de cocons abîmés. Elles nous montrent aussi cette reconstitution de châle traditionnel fait à partir d’un tapis de table venant de Hollande.
Fabriquer des coiffes à l’identique pour les danseuses du groupe est un travail très long et minutieux. Pierrette Bertrand, dont les grand-parents étaient venus d’Ardèche pour travailler dans une fabrique de soie à Bourg-lès-Valence, nous explique qu’il lui faut environ trois heures pour fabriquer entièrement une coiffe d’enfant mais près de quatre-vingt heures pour une coiffe finement brodée comme l’étaient celles de Chabeuil.
Chez Empi et Riaume, chaque danseur et chaque danseuse reçoit un costume à son arrivée et doit en prendre soin tout au long de sa “carrière” au sein du groupe. Le costume est une tradition à respecter qu’Anne-Marie Ciolfi et Pierrette Bertrand leur inculquent dès leur plus jeune âge. Il n’est pas question de défiler sous la pluie au risque d’abîmer les costumes, par exemple. Et rien ne les désespère plus que de voir un costume mal porté : « C’est bafouer la mémoire de nos ancêtres », nous confient-elles.
Cet article de Romans Historique est paru dans le Dauphiné Libéré : www.ledauphine.com/drome/2015/03/15/les-dessous-d-empi-et-riaume.
Bonsoir,
Je ne connais pas son adresse perso mais vous pouvez contacter Empi et Riaume et ils vous la donneront : info@empi-et-riaume.com
Bonsoir,
Je suis une ancienne collègue de André Bertrand,ancien prof. du collège de l’Europe,le mari de Pierrette. Connaîtriez-vous son adresse mail ? Je suis en train de constituer l’annuaire des Anciens afin d’organiser une petite réunion d’Anciens.
Cordialement
C. Chapelet