Le monastère de Sainte-Ursule de Romans
Le 10 décembre suivant, la direction des Domaines du département autorisa la ville à faire démolir ce grand escalier ainsi que l’avant corps.
Il fut alors précisé que “la démolition de ces deux objets ne peut pas souffrir le moindre retard puisque c’est demain que les maisons du monastère de Sainte-Ursule vont être vendus.”
C’est finalement deux jours plus tard, le 12 décembre, qu’on vendit au profit de la nation :
1° La moitié du nouveau bâtiment pour la somme de 20 300 livres,
2° L’autre moitié pour la somme de 5 400 livres,
3° Une partie de l’ancien bâtiment et le jardin pour la somme de 26 000 livres,
4° La deuxième partie du même bâtiment pour la somme de 32 700 livres,
5° L’église pour la somme de 9 900 livres,
6° La maison appelée Ruel pour la somme de 8 100 livres.
Total de cette vente : 102 400 livres.
La matrice de rôle pour la contribution foncière à supporter en 1791, rédigée et arrêtée par les officiers municipaux de la ville de Romans, nous donne les noms des nouveaux propriétaires des lieux : Pierre Brenier, Joseph Chabert, menuisier, Régis Chapuis, Jean David, charpentier, Christophe Chevalier, Jean Guiffre, François Gérin, Pierre Jamonet, boulanger, Jean Jamonet et Michel Reynaud.
Le 10 mars 1793, il fut adressé un certificat de résidence à Claire Fiard, ancienne religieuse du monastère de Sainte-Ursule de Romans, âgée de quarante-sept ans, taille de quatre pieds onze pouces (1,52 mètres), cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, nez effilé, bouche grande, menton rond, visage plein, qui demeurait dans la maison du citoyen de Loulle depuis le premier octobre précédent.
Le même jour, il fut adressé un certificat de résidence à Dauphine Brichet, ancienne soeur converse du dit monastère, âgée de cinquante-neuf ans, taille de cinq pieds (1,62 mètres), cheveux et sourcils châtain, yeux gris, nez aquilin, bouche petite, menton pointu, visage ovale, qui demeurait dans la maison du citoyen Chevalier depuis le premier octobre précédent.
Le 9 juillet 1794, le Conseil général de la ville de Romans accorda un certificat de civisme à Jeanne Fière, ancienne religieuse du même monastère.
Lors de son passage à Romans, le 21 novembre 1797, le chef du 44è Escadron de gendarmerie se rendit, accompagné du juge de paix et de ses gendarmes, dans les appartements de Claire Fiard, institutrice et ancienne religieuse du monastère de Sainte-Ursule de Romans, et y trouva quinze jeunes élèves et des écrits séditieux qu’il saisit pour les remettre à l’Administration centrale. La dite Claire Fiard tendait à fanatiser ses élèves et à leur inspirer l’horreur de la République et un attachement sans borne à la monarchie. Il trouva encore, dans une petite chambre qu’on avait décoré en forme de chapelle, des ornements et d’autres objets nécessaires à l’exercice du culte catholique. Instruit de cette affaire, le Ministre de la police s’étonna de ce que l’Administration municipale ait laissé sciemment cette religieuse élever des jeunes filles dans des principes subversifs et ordonna de faire traduire la dite Fiard devant le juge de paix.
Le 13 juillet 1798, devant les administrateurs municipaux de la commune de Romans, soeur Marie de saint Ruf Giraud prêta serment en ces termes : “Je jure haine à la royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la constitution de l’an III. Je déclare en outre qu’il ne m’est échu aucune succession et que je n’en espère aucune pour l’avenir.”
Le même jour, il lui fut délivré un certificat de résidence dans lequel nous apprenons qu’elle était née le 27 juillet 1736, qu’elle résida sans interruption à Romans depuis le 9 mai 1792 et qu’en conséquence, elle ne fut point émigrée ni détenue pour cause de contre-révolution, et qu’elle était de taille petite, cheveux et sourcils gris, yeux gris, nez gros, bouche grande, menton rond, front découvert et visage ovale.
Dans une lettre expédiée de Moras, le 26 septembre 1802, Marie Quincieux, écrivit au préfet en ses termes : “Citoyen préfet, par votre lettre du 11 février dernier, vous demandâtes, pour que je fus inscrite au nombre des pensionnaires ecclésiastiques, 1° un extrait de mon acte de naissance, 2° un extrait des registres de la communauté des religieuses de Sainte-Ursule de Romans constatant que j’y étais incorporée, 3° un extrait du procès-verbal de ma promesse de fidélité à la Constitution de l’an 8 devant le maire de ma commune. Ces pièces, citoyen préfet, vous ont été envoyées il y a plusieurs mois. Je vous fait passer aujourd’hui un certificat de vie et je vous prie d’ordonner le paiement de ma pension.” Elle signa “Soeur Fleury Quincieux.”
Le 14 novembre 1803, le préfet du département de la Drôme envoya un courrier au maire de la ville de Romans pour le prier de lui adresser un certificat de notoriété constatant que Marianne Sabine Robin était religieuse professe au monastère de Sainte-Ursule lors de la suppression des communautés religieuses et qu’elle faisait partie des vingt-six religieuses de choeur qui composaient cette communauté d’Ursulines auxquelles il fut alloué, pour chacune, un traitement annuel de 432 livres, 14 sols et 1 denier par l’arrêté de l’Administration départementale en date du 10 juillet 1791.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49