Le 500è anniversaire du Calvaire des Récollets n’aura pas lieu en 2015 !
Je lis ici et là que le 500è anniversaire du Calvaire des Récollets aura lieu en 2015.
De plus, quiconque pourra vérifier que la plaque signalétique apposée à l’entrée du Calvaire mentionne la date de 1515.
La définition de “centenaire” est à peu près la même dans tous les dictionnaires : “Qui existe depuis cent ans ou plus.”
Nous n’avons pas célébré le centenaire de la tour Eiffel en 1984 (les ingénieurs de Gustave Eiffel ont dessiné le premier croquis en 1884). Nous l’avons célébré en 1989 (la tour Eiffel a existé en 1889).
Le Calvaire des Récollets existe-t-il depuis 1515 ? La réponse est non.
Même dans sa forme primitive, il n’existe “que” depuis 1516.
Son 500è anniversaire aura donc lieu en 2016 et non en 2015.
Pour le démontrer, je pourrais me plonger dans les documents d’archives mais certains l’ont déjà fait avec une extrème rigueur.
Je m’appuierai donc sur les ouvrages les plus sérieux en la matière :
– Bibliographie du Calvaire de Romans, Ulysse Chevalier, 1881
– Famille Boffin, Ulysse Chevalier, 1881
– Bourgeois, prêtres et cordeliers à Romans, Ludovic Viallet, 2002 (thèse de Doctorat en Histoire)
1. Il est attesté que dans un voyage qu’il fit, en décembre 1515, pour des affaires de commerce à Fribourg, Romanet Boffin eût l’occasion d’y voir un calvaire avec sept piliers, qu’y avait fait construire Pierre d’Anglisberg, Commandeur de Rhodes, en résidence dans cette ville. Romanet Boffin en fut si édifié qu’il projeta de faire dans son pays un calvaire semblable.
En décembre 1515, ce qui allait devenir le Calvaire des Récollets n’était donc qu’un projet.
On pourrait s’arrêter là mais voyons la suite des événements :
2. Le 3 février 1516, les chanoines donnent l’autorisation à un nommé Vincent Gallon d’ériger sept piliers de pierre en mémoire de la Passion du Christ, à partir de l’église Saint-Barnard jusqu’à la croix située au-delà des Rampeaux (Archives départementales de la Drôme, cote 3 G 2152, feuillet 138).
3. Le 17 mars 1516, les chanoines avaient chargé le sous-clavier Jacques Tardin de récupérer les offrandes faites auprès des sept piliers et du Mont-Calvaire (Archives départementales de la Drôme, cote 3 G 2152, feuillet 144).
4. Deux mois plus tard, le dimanche 18 mai 1516 au matin, l’abbé de Léoncel Antoine Bérenger conduit la procession et bénit les colonnes une à une (Archives départementales de la Drôme, cote 3 G 2152, feuillet 151).
On pourrait alors dater l’existence du Calvaire primitif au dimanche 18 mai 1516.
5. Pour terminer et revenir à Romanet Boffin, dans une délibération consulaire du 1er octobre 1516 (Archives municipales de Romans-sur-Isère, cote BB 4, feuillet 97), on lit qu’il demande officiellement à la Ville la permission de poser ses piliers dans la cité, alors même que les premiers sont déjà en place : “En apres a este la mesmes expose par honnete homme Romanet Richard marchand de ceste ville qu’il a fait faire certains piliers de pierre qui sont demonstratifs des saints lieux de Jérusalem, lesquels il voudroit mettre et asseoir en certaines places et lieux de ceste presente ville tout ainsi qu’il a ete compasse par le pretre de monsieur de Saint Pal et autres religieux de Jerusalem.” (rappelons que Richard était le surnom de Romanet Boffin).
Mise à jour : Voir l’acte fondateur du Calvaire des Récollets daté de 1516 et conservé aux Archives départementales de la Drôme.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère ; Bibliographie du Calvaire de Romans, Ulysse Chevalier, 1881 ; Famille Boffin, Ulysse Chevalier, 1881 ; Bourgeois, prêtres et cordeliers à Romans, Ludovic Viallet, 2002, édition remaniée de la thèse pour le Doctorat en Histoire, soutenue devant l’Université de Grenoble II, le 17 décembre 1999
Monsieur, je vous répond par email. Cordialement.
Cher Monsieur,
Je suis chercheur de l’histoire de l’art et en train d’écrire un article sur le calvaire de Romans-sur-Isère.
Pourriez-vous m’écrier comment vous est arrivé à devenir actif dans cette affaire?
Êtes-vous en collaboration avec la municipalité?
Êtes-vous aliéné avec l’association des amis du calvaire?
Je vous pause ces questions parce que dans mon article je touche les relations entre le sujet du calvaire et les habitants de la ville depuis sa fondation et aussi la motivation de la ville concernant la valorisation du Calvaire.
Votre réponse pourrait beaucoup m’aider.
Je fais partie d’une grande recherche conduite par l’Université Hébraïque de Jérusalem sur les répliques de Jérusalem en Europe.
Je suis maintenant à Paris, dans la Maison Suger, jusqu’au 13 octobre.
Je vous remercie pour votre renseignement,
Cordialement
Dr Pnina ARAD
C.Q.F.D. Bravo pour cette recherche, c’est convaincant. Donc nous attendrons 2016 !!!