Famille Reymond-Merlin
REYMOND-MERLIN Jean, barbier, (barbitonsor), est porté sur le registre de la taille de 1367 pour une cote de 5 florins, en qualité d’habitant de la rue Naudin, aujourd’hui du Mouton. Il obtint du roi Charles VI, en mai 1381, des lettres de rémission pour un meurtre qu’il avait commis, près de Sarlat, sur la personne d’un marchand d’orviétan, son associé.
– Mathieu, aussi barbier en 1474.
– Jean, docteur en droit, juge de la cour commune en 1512. Par acte du 22 mars 1523, il racheta les droits seigneuriaux et les rentes qu’il devait pour des terres situées sur le mandement de Barbières, moyennant 24 écus d’or à Antoine de Beaumont et 91 florins à Jérôme de Neufcases.
– François, plusieurs fois consul, fut un des commissaires pour la réception de François Ier, et sa femme remplit le personnage allégorique de la nymphe Mentho.
– Jean dit Monroy, célèbre ministre protestant, né à Romans-sur-Isère vers 1510. Il professa l’hébreu en Suisse où il se maria, “après avoir rompu ses vœux, avec une religieuse défroquée”. Il en eut un fils nommé Pierre, né vers 1535, lequel après avoir été disciple de Théodore de Bèze, fut ministre à Laval et devint chapelain de l’amiral de Coligny, auprès de qui il se trouvait au moment de la Sainte-Barthélémy. Il s’échappa avec peine et revint à la Rochelle, où il mourut le 27 juillet 1603 (1).
Jean Merlin épousa en secondes noces Jeanne Robert, de Berne, et, après avoir rempli plusieurs missions en France, revint, accablé d’infirmités, mourir à Genève en décembre 1578, laissant une postérité divisée en deux branches : l’une, restée à l’étranger, continua l’enseignement du calvinisme ; l’autre, la seule dont nous nous occupons, rentra dans le giron de l’église catholique et vécut à Romans, où elle avait été autorisée à résider, par lettres patentes du roi Charles IX, données à Lyon en décembre 1564 (2).
– Simon, fils du précédent, docteur en droit, délégué en 1563 à Vienne vers le roi, au sujet des tailles. Il s’était allié avec Françoise Guérin, fille du juge royal.
– Marc-Antoine, marchand, fils de Jacques et de Barbe Thomé. Il se maria, le 13 août 1630, à Françoise Milhard et testa le 20 septembre 1654, faisant de nombreux legs aux couvents et aux confréries de la ville.
– Jean, François et Barthélemy furent notaires. Ce dernier a laissé, de 1639 à 1674, 36 volumes d’actes.
– Jacques, d’abord marchand à Romans-sur-Isère, puis gentilhomme servant du roi (échanson), par lettres du 24 janvier 1678, premier consul en 1684, il testa le 17 mai 1695, nommant pour ses héritiers sa femme, Louise Monier, et son fils aîné, qui suit :
– François, écuyer, gentilhomme servant du roi, capitaine de cavalerie au régiment de Sully en 1705. Par lettres du 20 novembre 1709, il fut nommé secrétaire à la conduite des ambassadeurs et chevalier de Saint-Louis. Il fit son testament à Paris, le 28 février 1738, faisant un don de 6 600 livres à l’hôpital de Romans-sur-Isère, et mourut sans laisser de postérité.
– Jacques, sieur du Cheylas, capitaine de cavalerie au régiment de Condé et chevalier de Saint-Louis. Il épousa, le 7 janvier 1725, Marie-Madeleine de Montdragon, fille de Jean, seigneur d’Avassieu, et de Madeleine de Fassion, de Roybon. Il décéda étant en retraite à Romans, le 22 juillet 1756. Sa femme lui survécut longtemps; elle mourut à Paris le 13 mars 1793, laissant deux fils :
1° Jacques-François, sieur du Cheylas, né le 22 octobre 1725, docteur en droit, conseiller au parlement, par lettres du 20 janvier 1747, avec dispense d’âge. Il fut condamné à mort (étant contumax), par les chambres assemblées du parlement pour avoir tué en duel, d’une manière déloyale, le 16 août 1769, le capitaine Lambert Suel-Béguin. Il décéda, sans avoir été marié, le 14 novembre 1786, à Grenoble, dans la prison de la Conciergerie du palais (3). Il était rentré en France avec un sauf-conduit pour faire reviser son procès (4).
2° Jacques Bruno, né le 21 février 1729, capitaine dans le régiment de Lyonnais. Il se maria, en 1758, avec Anne-Renée de Brossard, en Bretagne, où sa postérité existe encore dans une très honorable position, sous le nom de de Rémond du Chélas.
Armoiries
D’or, à la bande de gueules, chargée de trois demi-vols d’argent et deux molettes d’azur, l’une en chef et l’autre en pointe.
(1) Ce Pierre Merlin jouissait, paraît-il, d’une si grande considération auprès de ses coreligionnaires, que Jean Boucher a pu prétendre, dans un sermon prêché le 28 juillet 1591, que Merlin était le véritable père de Henri de Navarre (Henri IV), ayant épousé secrètement Jeanne d’Albret I.
(2) Haag frères. La France protestante, T. VII, p. 385.
A. Rochas. Biographie du Dauphiné, T. II, p. 141.
U. C. Le ministre Reymond et sa famille (Bull. de la soc. d’archéologie de la Drôme, T. X, p. 398).
(3) Acte signé par l’abbé Rambaud, vicaire de l’église Saint-Louis.
(4) V. Les nombreux factums de l’époque et un duel à Romans.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – Ulysse Chevalier, Armorial historique de Romans, 1887
Attention : L’Armorial historique de Romans de Ulysse Chevalier est une formidable source pour les recherches mais il contient énormément d’erreurs, principalement dans les dates. Je les corrige au fur et à mesure que je les trouve…
Quelques rectificatifs:
Du premier mariage de Jean Reymond dit Monroy , on ne sait rien. M.Boulanger dans ”la Réforme dans la province du maine p 367” nous dit effectivement que Jean se serait marié avec une religieuse défroquée. Il sagit plutôt de son fils Pierre, ministre protestant, qui dut pour un temps démissionner de son ministère pour faire taire les rumeurs . On lui reprochait ” davoir pris a femme une damoiselle qui estoit nonnain en labbaie du Pré”. De ce mariage avec Françoise de Meslay il eut un fils, Jacques, pasteur à La Rochelle. Pierre s’éteindra non pas à La Rochelle mais à Vitré (35) le 27 juillet 1603 ayant l’âge du roi David selon ses dires. Il ne semble pas y avoir non plus de branche Reymond-Merlin qui se soit installée à l’étranger.