28 septembre 1923 : Il pleut des cailles !
Dans la nuit du vendredi 28 septembre 1923, entre 22 et 23 heures, une véritable pluie de cailles est tombée sur la ville de Romans.
Voici comment le fait fut rapporté dans les journaux locaux :
En compagnie de mon ami B., employé de banque, je montais la côte des Cordeliers lorsque nous rencontrons une dame débordante de joie, semblant tenir dans ses bras quelque objet précieux.
“Allons, Messieurs ! Mais courez donc, il pleut des cailles !”
“Rôties, au moins”, lui répondons-nous !
Pauvre femme, elle est timbrée.
Quelques instants après, nous voyons les gens courir tête baissée et nous entendons : “J’en tiens une.”
Et tout le monde court, tout le monde cherche.
La place Jacquemart, la place d’Armes et les rues avoisinantes présentaient un aspect inénarrable. En un clin d’oeil, les cafés s’étaient vidés.
Des cailles tombaient, blessées ou tuées par les innombrables fils télégraphiques et électriques. Il en tombait en quantité, poussant un dernier petit cri.
La dame n’était pas timbrée ! Qu’elle daigne nous pardonner, grâce à elle, nous fîmes ample provision.
Cette manne céleste fit quelques chasseurs improvisés et les plus acharnés restèrent jusqu’à quatre heures du matin, courbés en deux, dans l’espoir d’en trouver encore.
Et le lendemain, samedi, nombreux furent les romanais qui firent un excellent repas.
Ce phénomène s’expliquerait par le fait que ce passage d’oiseaux migrateurs a été attiré par les lumières de la ville et serait venu se briser les ailes sur les câbles télégraphiques et électriques.
Source : Archives municipales de Romans-sur-Isère.