20 novembre 1533 – François Ier de passage à Romans
20 novembre 1533 – Sur l’annonce de la venue prochaine, à Romans-sur-Isère, du roi de France, François 1er, des princes et d’une suite nombreuse, le Conseil de la ville s’occupe sans retard d’arrêter le programme du cérémonial qu’on devra observer et des fêtes qu’on devra donner pour recevoir dignement ces hôtes illustres.
L’exécution de ces dispositions est confiée à plusieurs commissaires: le juge Thomé et le médecin Roux sont chargés de haranguer le roi et le dauphin, et Maître Adam, régent des écoles, de composer les inscriptions, devises et scènes en vers.
Le programme fut exécuté de point en point, à l’exception de ce qui concernait la reine et le chancelier Duprat, qui se rendirent de Valence à Tain, sans passer par Romans-sur-Isère.
Les rues furent sablées, couvertes de tentes et de guirlandes, les maisons tapissées. A l’entrée de chaque place, il y avait des arcs de triomphe en verdure. Sur la grande place (actuelle place Maurice Faure), des estrades et un château. L’artillerie tirait, les cloches sonnaient en signe de réjouissance. On fit faire trois bâtons couverts de velours pour présenter les clefs de la ville au roi, et des dais pour conduire les princes à leur logement, chez M. le doyen.
Le dauphin entra en ville le jeudi 20 novemhre, à dix heures du matin. A son arrivée à la porte du pont, il y eut une représentation composée d’un personnage (Apollon) tenant une sphère et pronostiquant au prince qu’il commanderait aux trois parties du monde, lesquelles étaient représentées par des dames de la ville, savoir : l’Asie, par la femme de Jacques Conton, accoutrée à la turquoise, l’Afrique, par Jehanne Paterne, accoutrée à l’espagnole, et l’Europe, par l’Anglancière, habillée à la française.
Chacune, après une révérence, débita au dauphin le serment suivant :
Asie
Tant que le monde ci après durera
A lui, sans autre, l’Asie obéira.
Europe
Si fera bien aussi semblablement
Toute l’Europe perpétuellement.
Afrique
L’Afrique aussi humblement lui présente
Tous corps et biens, comme pauvre servante.
Il y avait eu une autre représentation, celle d’une tour dans laquelle étaient des enfants habillés en maures et d’autres enfants placés en dehors qui donnaient l’assaut à ladite tour. Enfin une troisième série se composait de trois fées, nommées Mentho, Eglée et Ocyroë, représentées par les femmes de François Merlin, d’Antoine Bernard et de Nicolas Cloet, qui étaient habillées en bergères avec des chapeaux de pervenche et tenaient en main, la première, une branche de laurier, la deuxième, une palme, et la troisième, un rameau d’olivier.
Pour l’entrée du roi, qui eut lieu le même jour, à quatre heures du soir, on voyait Romus, représenté par Jacques Merlin, et Romans, par la Monier, fille de Symonet. La deuxième scène se composait de quatre personnages : Eglise (Jean Phelippote), Noblesse (Jean Gontier), Marchandise (Claude Deleusse) et Labeur (Barthélemy Hastier).
Le roi et les princes partirent le surlendemain, 22 novembre, pour “courre la saulvagine” dans les bois de Peyrins. Ils dînèrent à Montmirail et couchèrent à Saint-Antoine.
A l’occasion de ce séjour du roi de France à Romans-sur-Isère, les habitants firent frapper une grande médaille en argent en l’honneur de François Ier et du dauphin.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère