Il y a 90 ans, la mort de Jules Nadi
Jules Camille Victor Pomaret est né le 19 mai 1872 à Valence, de Camille Ulysse Pomaret, conducteur des Ponts et Chaussées, et Marie Cécile Agnès Alex.
Dès l’âge de seize ans, il entre dans l’administration, à la recette municipale de Valence, puis, après son service militaire, il est nommé chef de l’octroi (taxe sur les marchandises) à Romans.
En 1897, il dirige la revue mensuelle de littérature et d’art “L’OEuvre” dans laquelle, avec d’autres auteurs, il publie ses propres textes et des critiques sous le nom de Jules Nadi, qu’il créé en inversant les syllabes du deuxième prénom de sa femme, Julie Dina Garnier, institutrice à Tournon. Puis, en 1902, il publie un ouvrage de 332 pages intitulé “L’Affranchi, roman social”.
Il fonde la Fédération autonome socialiste Drôme et Ardèche qui rejoint rejoint le Parti socialiste français de Jean Jaurès en 1903. Il est élu député de la Drôme en 1914, puis maire de Romans en 1919, sur une liste de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), qui deviendra plus tard le Parti socialiste français.
Réélu maire de Romans en 1925 et député de la Drôme en 1928, il meurt à Paris le 7 novembre de cette même année alors qu’il s’y trouve pour la rentrée de la Chambre des députés. Son corps est transporté à Romans et déposé dans un catafalque, dans la salle d’honneur de la mairie transformée en chapelle ardente. Le 12 novembre 1928, il est enterré dans un mausolée à concession gratuite perpétuelle, à l’entrée du cimetière municipal. La foule est si dense que toutes les allées sont pleines et quinze orateurs se succèdent pour prononcer des discours.
Jules Nadi est resté dans la mémoire collective romanaise pour son oeuvre sociale.
Il initie la création d’un Office public d’habitations à bon marché, installe des appartements dans l’ancienne caserne de la Presle et fait construire des halles (voir L’Info en +) et une cité-jardin, qui porte aujourd’hui son nom, dans le quartier de Pomaresse, inaugurée en 1928 par Louis Loucheur, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.
Il créé aussi consultation de nourrissons appelée “La goutte de lait” qui fait tomber le taux de mortalité infantile de 18% à 3%, un service d’infirmières à domicile, des bains-douches publics, un dispensaire d’hygiène sociale et antituberculeux, un pavillon d’isolement à l’hôpital, une caisse d’assurances pour les ouvriers, un stade municipal, et l’on pourrait poursuivre encore la liste…
Sous son mandat, la place d’Armes avait été renommée « place Jean Jaurès » et après sa mort, le Conseil municipal de Romans délibèra que la place de la mairie porterait désormais le nom de “place Jules Nadi”.
Le 9 avril 1933, un monument surmonté d’un buste en bronze de Jules Nadi et portant des bas-reliefs intitulés “Travail” et “Maternité” est inauguré sur le boulevard Gambetta. Pendant la Seconde guerre mondiale, le buste est enlevé pour être fondu et, en 1946, il est remplacé par un buste en pierre que l’on peut voir aujourd’hui.
Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : www.ledauphine.com/drome/2018/11/12/jules-nadi-sa-vie-son-oeuvre