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Un ex-libris de la bibliothèque de Jean-Gabriel Duportroux

L’objet que nous présentons aujourd’hui est un ouvrage publié en 1764 avec un ex-libris de Jean-Gabriel Duportroux, avocat, conseiller-maître en la chambre des comptes du Dauphiné et commissaire du roi.

Un ex-libris est une inscription, manuscrite ou sous forme de gravure, figurant à l’intérieur d’un livre et par laquelle le propriétaire marque nommément sa possession. Ce lourd ouvrage de 700 pages intitulé “Traité de la preuve par témoins” était donc dans la bibliothèque de Jean-Gabriel Duportroux et à ce jour, nous ne connaissons pas d’autre ex-libris de cette personnalité romanaise.

Il y a eu plusieurs orthographes de ce nom au cours du temps : du Port-Roux, du Portroux et Duportroux. Nous utilisons ici l’orthographe la plus fréquente, soit Duportroux.

L’hôtel Duportroux

Situé sur la place Maurice Faure, cet immeuble fut construit dans la première moitié du XVIe siècle mais le premier propriétaire que nous connaissons était un dénommé Pierre Richard, consul de la ville de Romans en 1618. Jean Duportroux l’acheta en 1697 et il resta si longtemps propriété de cette famille, jusqu’à la Première guerre mondiale, qu’on prit l’habitude de le nommer ainsi.

Parmi les nombreuses personnalités romanaises issues de cette famille, nous pouvons noter Jean du Portroux, maire perpétuel de Romans en 1722, et un autre Jean, procureur du roi, maire de Romans en 1790.

Né à Romans le 25 novembre 1755, notre Jean-Gabriel Duportroux fut aussi l’auteur d’une très intéressante “Notice historique sur le Calvaire de Romans”. Il est mort le 31 décembre 1822.

Le Monastère de Sainte-Claire

Après la Révolution française, le monastère de Sainte-Claire de Romans, aujourd’hui situé rue Sainte-Marie, se trouvait rue Pêcherie.

En 1813, une maison attenante au monastère se trouvant à vendre par suite de la mort du propriétaire, Monsieur Didier, notaire, la communauté en fit l’acquisition pour la somme de 2 000 francs. L’acte fut passé au nom de Jean-Gabriel Duportroux qui non seulement voulut bien se prêter à cette obligeance mais encore payer les contributions de cette maison sans vouloir jamais consentir au remboursement de ses avances. Cet homme généreux était l’ami du monastère de Sainte-Claire. Les religieuses n’y faisaient rien sans le consulter. La maison Didier était assez vaste mais en mauvais état et elles y logèrent l’aumônier, qui était alors le Père Casimir, ancien Capucin.

En 1832, c’est encore à la famille Duportroux que les clarisses firent appel quand le feu s’était déclaré dans une maison attenante au monastère en pleine nuit et qu’il fallut mettre les objets précieux en sécurité. L’empressement des habitants de Romans pour secourir les religieuses fut admirable. Dès qu’on entendit crier : “Le feu est à Sainte-Claire !”, un grand nombre de personnes qui ne seraient pas sorties de leur logis à cette heure se hâtèrent de venir. Elles donnèrent de la liqueur qui était très bonne aux messieurs au point que plusieurs dames eurent la simplicité de leur demander de leur en vendre à cause des effets merveilleux qu’elle avait opéré sur leurs maris !

Si vous possédez des documents ou des objets relatifs à l’histoire de Romans, et si vous souhaitez que nous les présentions à nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse jyvesbaxter@gmail.com

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2025/03/22/un-ex-libris-de-la-bibliotheque-de-jean-gabriel-duportroux

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