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Un couvent de carmélites à Romans

Les objets que nous présentons cette semaine sont deux cartes de prière imprimées avec, au dos, la mention “Propriété du Carmel de Romans, Drôme”. Comme nous l’avons déjà vu, la ville de Romans a abrité nombre de couvents, monastères et congrégations tout au long de son histoire et ne s’agissant que des femmes, nous avons tous entendu parler des religieuses de la Visitation, de Sainte-Ursule, de Saint-Just, de Sainte-Claire et de Sainte-Marthe. Mais un couvent de carmélites ? C’est là que l’enquête démarre…

Tout commence avec Marie Élisabeth Thomas, née en 1850 en Haute-Loire. Religieuse de l’ordre des carmélites à Vienne, elle s’installe à Romans pour y fonder une communauté et à cet effet, elle fait une acquisition dans le quartier de la Vessette, le 6 décembre 1899.

Cette propriété est un tènement composé de bâtiments, de jardins, d’un parc et de terre labourable appartenant à Daniel Roux, pharmacien côte des Cordeliers, Marie-Caroline Bron, son épouse, et Marie-Louise Péronnier, veuve d’Étienne Victor Bron. Elle est contenue dans un terrain beaucoup plus grand qui est appelé “Parc Saint-Victor” ou “La Péronnière”.

Aussitôt après son acquisition de l’immeuble, Marie Élisabeth Thomas lui fait subir une transformation complète nécessitée par les règles de son ordre. Elle y fait construire un parloir, des cellules (les chambres des religieuses), un cloître et une chapelle avec une tribune grillée où les personnes qui vivaient avec elle assistaient à la messe et portaient l’habit de l’ordre.

17 religieuses carmélites à Romans en 1901

Il s’agissait d’une communauté importante puisque dans le recensement de 1901, le couvent des carmélites est habité par dix-sept religieuses âgées de 20 à 55 ans : Marie Bacterman, Marie Berthier, Uranie Brottier, Marie Dubief, Joséphine Fadat, Eugénie Faucheux, Marie Fareau, Clémence Gaboriau, Félicité Galinier, Dionysa Ginet, Marie Gire, Jeanne Imoberdorff, Marie Jean, Marguerite Pasquier, Anne Somarié, Marie Trainard et la supérieure, Marie Thomas.

En 1905, au moment de la loi de séparation des Églises et de l’État, le tribunal de Valence rend plusieurs jugements dans le but d’estimer la légalité de cette communauté. Il conclut que dans ses rapports avec la Ville de Romans, Marie Thomas a toujours agi comme supérieure de la congrégation des carmélites et qu’elle payait ses impôts en cette qualité. Mais les religieuses doivent quitter Romans conformément à cette nouvelle loi.

Que sont-elles devenues ?

Il est ensuite difficile de retrouver la trace de ces religieuses qui se sont dispersées. Les recherches effectuées ont néanmoins permis d’apprendre que Dionyesselia dite Dionysa Ginet est morte le 28 mars 1908 dans un hôpital de Montpellier, que Clémence Gaboriau est morte le 24 avril 1916 à Angers, mais surtout, que la supérieure, Marie Thomas par qui tout a commencé est restée à Romans où elle est morte le 5 août 1919.

Aujourd’hui, les bâtiments n’existent plus et pour seuls vestiges, il ne reste que le parc et ces deux cartes de prière, seules connues à ce jour.

Si vous possédez des documents ou des objets relatifs à l’histoire de Romans, et si vous souhaitez que nous les présentions à nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse jyvesbaxter@gmail.com

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2024/12/28/un-couvent-de-carmelites-a-existe-a-romans

Publié dans: 20è siècle, Patrimoine, Religion

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