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Le pont Vieux et l’église Saint-Barnard vers 1860

Cette semaine, nous vous présentons un tableau qui est un véritable document historique. En effet, c’est l’unique représentation connue de l’extérieur du cloître de l’église Saint-Barnard !

Nous savons que le cloître a été démoli en deux étapes. En 1857, une première partie est démolie sous prétexte d’élargir la voie sur berge. Puis en 1866, malgré les oppositions, le maire de Romans donne l’ordre de démolir et de faire disparaître les derniers vestiges du cloître et du mur qui s’appuie contre l’église de Saint-Barnard. Nous pouvons donc dater très précisément ce tableau entre 1857 et 1866. Mesurant 73×61 cm, il n’est pas signé mais est l’œuvre d’un très bon peintre local ou régional. Nous pouvons aussi voir les berges de l’Isère avant la construction des quais, ainsi que des maisons aujourd’hui disparues.

Il y avait un second cloître

Après l’incendie de l’église Saint-Barnard du 9 mai 1049, Léger, archevêque de Vienne et abbé de Saint-Barnard, ordonna de reconstruire les bâtiments ruinés plus deux cloîtres, l’un joignant l’église (à l’emplacement actuel de la petite place au-dessus du parvis) et l’autre, vers les maisons qui étaient près de l’ancien vivier à poissons (à l’emplacement actuel de l’entrée de la rue Pêcherie). Le second disposait d’une prison mais nous n’avons malheureusement ni description ni illustration.

Des chanoines mis aux fers dans le cloître

Au Moyen Âge, nous trouvons plusieurs exemples de chanoines de Saint-Barnard mis aux arrêts dans la prison du cloître, certains avec les fers aux pieds. En voici quelques-uns.

En février 1442, le chanoine Pierre Brunet est condamné aux arrêts dans la prison de l’église jusqu’à ce qu’on lui ai fait son procès et il est défendu à tous les membres de l’église de lui parler tant qu’il y restera. Deux jours auparavant, dans la nef de l’église, à l’heure de none (office de 15 heures), les chanoines assemblés s’aperçurent que le choeur était désert et demandèrent à Pierre Brunet pourquoi il n’y entrait pas. En réponse, il demanda avec mépris pourquoi ils n’y entraient pas eux-mêmes.

En mai 1443, le chanoine Guigues Gente présente des lettres apostoliques obtenues de l’auditeur de la cour de Rome par lesquelles il est dit qu’on a agi contre lui avec malice et qu’on l’a diffamé injustement. Le lendemain, on donne la clé des prisons à Hugues Rocri, serviteur de la cour du chapitre de Saint-Barnard, et on lui livre Guigues Gente pour l’enfermer. Quatre jours plus tard, on donne l’ordre à Hugues Rocri d’ôter les fers des pieds de Guigues Gente mais de le garder prisonnier.

Nous trouvons aussi un exemple de laïque emprisonné dans le cloître de Saint Barnard. En décembre 1461, en descendant du réfectoire, des chanoines sont chargés d’emmener Pierre Gay, notaire de Romans, dans les prisons de l’église pour avoir saisi le prêtre Jacques Nicolay dans l’église sans permission du juge.

Si vous possédez des documents ou des objets relatifs à l’histoire de Romans, et si vous souhaitez que nous les présentions à nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse jyvesbaxter@gmail.com

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2024/11/30/le-pont-vieux-et-l-eglise-saint-barnard-vers-1860

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