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Le couvent des Capucins et les remparts vers 1820

En plein cœur de l’été, un antiquaire allemand a mis en vente une collection de plusieurs dizaines de dessins originaux du début du XIXe siècle représentant des vues de villes de France. Parmi ceux-ci, des dessins concernant la ville de Romans jamais vus jusqu’à présent dans notre cité. Cette série de quatre épisodes vous propose de les découvrir.

À Romans, nous connaissons déjà les dessins d’Alphonse Nugues et de Diodore Rahoult, dans la première moitié du XIXe siècle. Ceux vendus au mois d’août ne sont malheureusement pas signés mais ils proposent d’autres vues et mesurent 35×22 cm. Les constructions et immeubles représentés permettent de les dater du début des années 1820 au plus tard sans se tromper.

Nous sommes ici devant la côte des Chapeliers. À l’origine, ce quartier était dénommé “de Chapelier”, au singulier, en référence à une chapelle qui se trouvait en haut du coteau. Cette référence à un bâtiment religieux a été perdue au XIXe siècle lorsque la côte fut renommée “des Chapeliers”.

À gauche, nous voyons d’abord les anciens remparts de la ville dont nous avons déjà parlé dans les épisodes précédents. En haut de la côte des Chapeliers, il reste aujourd’hui un morceau toujours visible de ce rempart. Le mur d’enceinte du cimetière communal, côté sud, est un reliquat du rempart que nous voyons au second plan.

Au milieu, en haut, nous voyons un long bâtiment dans un enclos : il s’agit du couvent des Capucins. C’est à la demande des romanais que des Frères mineurs capucins vinrent s’installer dans la ville et le jour de la Toussaint de l’an 1609, ils plantèrent la croix en signe de prise de possession d’un terrain spacieux, au pied des remparts, sur l’emplacement de l’ancienne citadelle dont nous parlerons plus loin. Le premier gardien, c’est ainsi qu’on appelle le Supérieur d’un couvent de religieux de l’Ordre franciscain, fut le Vénérable Père Joseph de Dreux, élu en 1612, après avoir passé trois ans à faire bâtir le couvent. À la Révolution française, les Capucins de Romans, qui étaient au nombre de dix, furent invités à quitter la ville et leurs biens mobiliers et immobiliers furent vendus. Un des acquéreurs fit démolir l’église et un autre fit abattre la belle allée de tilleuls. Le bâtiment principal existe toujours et a été divisé en plusieurs petites propriétés.

À droite, nous voyons une bâtisse carrée démolie au début des années 1980 lors des travaux d’élargissement de la côte des Chapeliers. Les anciens romanais l’appelaient “maison du gouverneur” en référence à Balthazar de la Flotte qui fut gouverneur de Romans pendant les Guerres de religion et qui avait fait bâtir une citadelle à l’emplacement actuel du clos des Capucins. Cette citadelle a été démolie à la fin des Guerres de religion.

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2024/09/21/le-couvent-des-capucins-et-les-remparts-vers-1820

Publié dans: 19è siècle, Patrimoine

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