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Gabriel Legentil, chanoine de Saint-Barnard

L’objet que nous présentons cette semaine est un portrait de Gabriel Legentil qui fut chanoine de la collégiale Saint-Barnard de Romans dans la première moitié du XVIIIe siècle.

Ce tableau mesure 80×65 cm et porte au dos une inscription permettant de l’authentifier : “Gabriel Le Gentil Curé de St. Barnard de Romans, Peint par André Reynaud fils de Valence, 1737”.

Fils du notaire Pierre Legentil et de Marie Guillaud, il est né le 26 juillet 1707 à Romans et a été baptisé en l’église Saint-Nicolas.

Chanoine de la collégiale Saint-Barnard, il était aussi dom recteur de l’hôpital de Sainte-Foy, situé à l’emplacement actuel de l’école Notre-Dame des Champs. Les doms recteurs étaient des ecclésiastiques à la fois directeurs et aumôniers nommés par le chapitre de Saint-Barnard auquel ils rendaient leurs comptes chaque année. Il fut aussi le dernier aumônier du monastère de Saint-Just, situé à l’emplacement actuel de l’école du même nom, et en cette qualité, il a occupé, de 1740 à 1790, une maison leur appartenant avec des honoraires de 200 livres.

L’hôtel Legentil

Dans la rue Saint-Antoine donnant sur la rue Saint-Nicolas, se trouve un grand hôtel particulier appelé “Hôtel Legentil”.

Originellement, au milieu du XVIIe siècle, il y avait ici une maison appartenant à un marchand et consul de Romans dénommé Jean Barnaud. C’est en 1718 que Louis Legentil, demi-frère de Gabriel, par un premier mariage de son père avec Marie Chambon, acquiert cette vaste propriété et y fait construire un hôtel particulier. À sa mort, en 1775, il lègue sa propriété à l’un de ses neveux, Gabriel Arnoulx, avocat au parlement de Grenoble. Élu président de l’administration municipale le 15 octobre 1795, ce dernier est révoqué le 6 mars 1798 pour n’avoir pas assisté à la célébration du cinquième anniversaire de la décapitation du roi Louis XVI de France. Il est finalement élu maire de Romans en 1815, fonction qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1824. Très fortuné, il faisait partie des personnes les plus imposées du département de la Drôme.

La propriété est restée dans la famille, de génération en génération, jusque dans les années 1920.

Pendant ce temps dans la collégiale

Pendant le temps où Gabriel Legentil était chanoine de la collégiale Saint-Barnard, le chapitre a fait faire des travaux dans le chœur de l’église : installation d’une balustrade de fer pour séparer le chœur de la nef, réfection à neuf du pavage du chœur, et construction et installation d’un maître-autel en marbre, toujours visible aujourd’hui, par deux artistes italiens.

Gabriel Legentil est mort le 19 février 1789 à Romans et a été inhumé dans le grand caveau de la collégiale Saint-Barnard le lendemain.

Si vous possédez des documents ou des objets relatifs à l’histoire de Romans, et si vous souhaitez que nous les présentions à nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse jyvesbaxter@gmail.com

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2025/03/15/gabriel-legentil-chanoine-de-saint-barnard

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