Le monastère de Sainte-Ursule de Romans
Annexe III
Vie de soeur Lucresse de saint Étienne Sébastien, soeur tourière au monastère de Sainte-Ursule de Romans.
Elle avait au moins quarante-quatre ans quand elle fut reçue mais comme elle était bien vertueuse et expérimentée en tout ce qui était de l’économie, on ne fit nulle considération aux années, aussi a-t-elle bien servi la communauté, et avec tant d’affection qu’elle ne regardait en tout que le bien de celle-ci, ce qui lui faisait quelquefois exposer sa santé et sa vie, car il s’est rencontré très souvent qu’il était deux ou trois heures après midi, et plus, qu’elle n’avait ni bu ni mangé, et cela pour aller d’un lieu à l’autre, non seulement dans la ville mais aux villages voisins, pour faire des provisions et avoir les denrées à meilleur marché.
Son zèle et son affection étaient connus d’un chacun, aussi ce monastère a beaucoup perdu en la perdant. Ce fut une fièvre continue de vingt-et-un jours qui l’emmena après avoir reçu tous ses sacrements, l’an 1665, le jour de saint Augustin, sur le soir, au moment que l’on donnait la bénédiction du Saint-Sacrement.
Et cette vertueuse fille pouvait dire : “Je me suis humiliée au fond de mon âme pendant que mon corps était fatigué de la peine et le Seigneur m’a sauvé.”
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