A l’angle de la rue du Refuge et de la Petite rue Neuve, en 1853
Le seul moyen de connaître les habitations des romanais au XIXè siècle est de consulter les annonces de ventes dans les journaux d’époque.
Ainsi, l’annonce d’une vente par expropriation forcée publiée le 6 mars 1853 par Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, nous apprend dans le détail la configuration de l’habitation située à l’angle de la rue du Refuge et de la Petite rue Neuve, à l’époque :
Un bâtiment d’habitation, écurie, hangar et basse-cour, et jardin attenant, situés à Romans-sur-Isère, rue du Refuge, en face la Petite rue Neuve, ayant pour confins : du levant, jardin d’Albert, de demoiselle Sibilat, et encore jardin de Jacob, mur de clôture entre deux ; du midi, rue du Refuge ; du couchant, maison qui fut d’Imberton (1), et la veuve Gat ; du nord, encore une rue ; encore couchant, maison de Chovel, et une rue perçée dans l’impasse des Etables.
Le portail pour arriver dans la basse-cour et dans le jardin fait face au midi ; il est moitié en bois et moitié en fer ; il y a dans la basse-cour : 1° des lieux d’aisance, on y entre au moyen d’une porte placée dans la rue du Refuge et d’une autre porte placée dans la basse-cour ; 2° un puits dans lequel se trouve une pompe avec tous ses ustensiles, mue par une roue en bois ; 3° un fourneau servant à couler les lessives, le tout est couvert par un hangar qui tient au mur de clôture, près du portail, jusqu’à la porte d’entrée de l’écurie.
Un autre vaste hangar, aussi couvert en tuiles, est au levant de la basse-cour, il est adossé au mur mitoyen, il y a crèche et ratelier ; dans la basse-cour se trouve un grand bassin dans lequel arrivent les eaux pluviales venant de la rue du Refuge : elles servent pour l’arrosage du jardin.
Le bâtiment d’habitation est au couchant du jardin, ainsi que les écuries. On arrive sur les planchers du premier étage, du grenier à foin et d’une chambre, par un escalier en bois placé dans les écuries ; une chambre au rez-de-chaussée n’est séparée de l’écurie que par une cloison en planches. On peut encore arriver dans les écuries, où se trouvent de vastes rateliers et de vastes crèches en bois dur, par une porte cochère donnant dans la rue des Etables.
Une palissage en bois sépare la basse-cour d’avec le jardin ; dans la basse-cour se trouvent plantés deux gros arbres mûriers, l’un près les écuries, l’autre près du portail. Au fond du jardin se trouve encore un petit bâtiment où l’on peut arriver par une petite porte donnant sur le cours.
Le bâtiment d’habitation est construit en pierres, cailloux, chaux et sable, couvert en tuiles ; il occupe une superficie de terrain d’environ dix centiares ; le jardin attenant a une contenance de terre d’environ huit ares et trente-cinq centiares.
Cet article d’immeuble se trouve porté sous les numéros sept cent quarante-sept, sept cent quarante-huit et sept cent quarante-neuf du plan cadastral de ladite commune, section F.
Il est situé à Romans-sur-Isère, chef-lieu de canton, arrondissement de Valence (Drôme), et est joui, habité par le sieur Jean Louis Didon, boulanger, débiteur saisi, en qualité de propriétaire, par sa mère, veuve Didon, et par un sieur Mathieu, voiturier, on ne sait à quel titre.
La vente par expropriation forcée en est poursuivie devant le tribunal civil de première instance séant à Valence.
L’adjudication a été fixée et aura lieu à l’audience des criées du tribunal civil de Valence, du lundi 4 avril 1853, à midi, sur la mise à prix du poursuivant, de la somme de cinquante francs.
Dressé par Maître Jean-Urbain Colombet, avoué du poursuivant.
Valence, le 2 mars 1853.
(1) La consultation intensive des registres paroissiaux et d’état civil de Romans-sur-Isère me permet de dire qu’il doit s’agir de Dimberton et non de Imberton mais je l’ai écrit ici comme il est publié dans le journal.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – 10 Fi 092, Plan d’alignement, deuxième feuille dite Clérieux-Pavigne, 1821 – 10 Fi 13, Cadastre napoléonien, section F du centre-ville, 1825 – Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, 6 mars 1853
Nicole, à l’époque, ça devait être à peu près dans le même état qu’en 1853 !
la sœur de mon grand-père maternel, Mme Barthélemy née Jeanne Bazin a habité cette maison au début du XXème siècle !
bonsoir encore merci de nous faire découvrir ce patrimoine et en plus j ai la chance de connaitre une dame qui est née dans cette rue et qui a 93 ans et très alerte !!!!!