29 janvier 1912 : Une auto dans un bureau d’octroi
Le journal national “La Semaine Illustrée” du 29 janvier 1912 a publié une illustration légendée “Une auto dans un bureau d’octroi” et relatant l’histoire suivante :
“Au moment de prendre le virage d’un pont, un chauffeur ne ralentit pas l’allure de sa voiture. Celle-ci vint s’engouffrer dans le bureau d’octroi. La baraque fut démolie et le préposé, âgé de soixante-cinq ans, fut blessé par la chute d’une poutre. Un négociant et sa femme qui se trouvaient dans l’auto n’eurent aucun mal.”
La presse locale nous en apprend plus sur cet accident :
“Antonin Mercier, négociant à Marseille, Mme Mercier et leur chauffeur, venant de Grenoble, traversaient notre ville en automobile pour se rendre à Marseille. A la descente du Gaz, M. Mercier voulut prendre le virage du nouveau pont. L’automobile qui roulait à vive allure dérapa et vint s’engouffrer comme un bolide dans le bureau d’octroi. Ce bureau, une baraque en bois, n’offrait aucune résistance. Table, chaises, rayonnages et registres voltigèrent et s’abattirent sur le préposé, un bon vieux de 65 ans, le père Béraud, qui fut blessé à l’épaule par une poutre de la toiture. Par un miraculeux hasard, ce pauvre employé, qui aurait pu être tué, fut retiré des débris sans blessures graves. Mais son émotion était telle qu’il fut un bon moment sans pouvoir articuler une parole. Les automobilistes durent, eux aussi, leur salut à cette baraque. Car sans elle, ils étaient précipités dans les eaux de l’Isère. Ils descendirent de machine sans une égratignure. L’auto avait le radiateur écrabouillé, un phare aplati, un garde-boue tordu. On eut de la peine à la sortir de ce qui fut le bureau d’octroi pour la conduire à un garage voisin.”