Le réservoir d’eau de l’ancien hôpital Hôtel-Dieu
En vous promenant sur les hauteurs du parc François Mitterrand, vous avez certainement remarqué cette construction ressemblant à un “bunker” : c’était le réservoir d’eau de l’ancien hôpital Hôtel-Dieu.
Au mois de mai 1888, une délibération du Conseil municipal de Romans-sur-Isère avait été prise relativement à un projet pour la construction d’un bassin-réservoir à établir sur la colline Saint-Romain (au dessus de l’actuel parc François Mitterrand).
Ce projet, initialement accepté, avait été ajourné sur la proposition de M. l’Administrateur Blain, lequel avait promis que la ville de Romans-sur-Isère alimenterait, à titre gratuit, le service des eaux pour les bassins de l’hôpital.
Cette promesse ne s’étant pas réalisée, le 17 novembre 1890, la Commission administrative de l’Hôpital-Hospice de Romans s’est réunie sous la présidence de M. Bonnet, maire, et a approuvé la reprise du dossier primitif modifié selon les instructions du Conseil des Bâtiments civils.
Le 1er août 1891, le Conseil municipal donne un avis favorable à ce projet.
Ce bassin-réservoir avec canalisation permettra enfin de faire fonctionner les baignoires et les appareils d’hydrothérapie installés dans l’hôpital depuis trois ans.
Il sera alimenté par une pompe établie au niveau du ruisseau de la Savasse et qui alimente déjà un petit réservoir. Une vanne de distribution permettra d’alimenter alternativement cet ancien réservoir ainsi que le nouveau à construire.
Pour bien comprendre les liens étroits qui existaient alors entre les habitants et la Savasse, il faut se souvenir que ce torrent n’était pas couvert comme il l’est aujourd’hui (voir photographie tout en bas de cet article).
Le devis de l’architecte détaille les différents ouvrages comme suit :
Le béton des fondations sera composé de deux cents kilogrammes de chaux hydraulique pour un mètre cube de graviers et cailloutis de la meilleure qualité.
Pour la maçonnerie, le mortier sera composé de quatre cents kilogrammes de chaux hydraulique pour un mètre cube de sable de la meilleure qualité. Le sable proviendra exclusivement des carrières des Balmes et sera choisi parmi les plus durs et les plus sains.
L’enduit intérieur sera en mortier de ciment à prise lente de deux centimètres d’épaisseur et composé d’un volume de sable de bonne qualité pour un volume de ciment.
Le réservoir sera couvert par une voûte en béton de ciment et chaux hydraulique d’une épaisseur moyenne de quarante centimètres. Le béton sera composé de quatre cents kilogrammes de chaux hydraulique additionné de cent kilogrammes de ciment à prise lente pour un mètre cube de graviers et cailloutis.
Les tuyaux de refoulement ainsi que ceux de distribution seront à emboîtements à joints recouverts de plomb coulé et maté. Ces tuyaux seront essayés et devront résister à une pression de dix atmosphères. Les tuyaux de la conduite de refoulement devront avoir un diamètre intérieur de quinze centimètres et une épaisseur de paroi de treize millimètres. Ceux de la conduite de distribution devront avoir cinq centimètres de diamètre intérieur et une épaisseur de paroi de sept millimètres.
Un robinet vanne sera placé à la bifurcation du tuyau qui alimente le réservoir actuel. La vanne à placer en cet endroit aura un diamètre de quinze centimètres et elle sera entièrement en bronze, du modèle employé pour les fontaines publiques. Deux autres vannes de même système seront placées, l’une à l’origine de la conduite de distribution, l’autre à l’extrémité. Le diamètre de ces vannes sera de cinq centimètres.
Devenu inutile après la fermeture de l’hôpital et suite au développement des canalisations d’eau courante, ce bassin-réservoir est aujourd’hui à l’abandon mais parfaitement bien intégré à son environnement.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère, 121 S 1379 – Archives de l’hôpital
Fin 1940-début 1950. Pour raison d’hygiène, principalement. Mais à l’époque, il y avait les tanneries qui déversaient leurs déchets dans la Savasse.
De quand date le recouvrement de la Savasse ?
Pourquoi ?
Merci
Merci Jean-Yves pour ces éclaircissements.
C’est le canal de la Martinette qui coule le long des maisons, anciennement maisons de tanneurs. La Savasse a été recouverte et coule maintenant sous la rue et le parking central. Vous pouvez la voir se jeter dans l’Isère en vous penchant un peu par-dessus les balustrades.
Bonjour,
Tout d’abord un grand merci pour cet article fort intéressant.
Je me suis en effet souvent posé la question de ce qu’était cet édifice.
Aujourd’hui c’est au hasard d’une recherche au rapport plutôt indirect que je découvre la réponse et du même coup, avec plaisir, votre site.
Cet article me fait me poser une nouvelle question:
Est-ce donc La Savasse qui coule aujourd’hui sous les porches des immeubles et que l’on aperçoit entre les entrées de garages sur le quai Sainte Claire, en face du parking de la Presle?