Age du fer et antiquité à Romans-sur-Isère
De 2006 à 2009, des fouilles archéologiques ont été menées par l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) sur deux secteurs du contournement nord-ouest de Romans-sur-Isère.
Sur le premier tronçon sud-ouest, long de 170 mètres, une fouille ouverte sur plus de 8 000 m2 englobait la chaussée et deux bassins de collecte des eaux. Les vestiges sont apparus à 50 centimètres de profondeur sous les sillons des labours et dans les sables et cailloux de l’ancienne terrasse de l’Isère (retirée aujourd’hui à un kilomètre plus au sud).
A deux kilomètres environ au nord-est, un second tronçon de route, de 600 mètres de longueur et l’emprise d’un bassin couvraient 13 000 m2 où les vestiges étaient enfouies sous un à deux mètres d’alluvions.
L’ensemble de la fouille a révélé une occupation de ce secteur de la plaine de Romans-sur-Isère depuis le VIIIè siècle avant Jésus-Christ.
Sur le premier site sud-ouest Aux Meilleux, proche de l’hôpital, un aménagement de berge d’un chenal comblé de sable a été retrouvé. Un ensemble de 350 tessons, datés de la seconde moitié du VIIIè siècle avant Jésus-Christ, et quelques ossements d’animaux proviennent du chenal, sans doute utilisé en dépotoir domestique par un établissement proche. C’est l’occupation la plus ancienne reconnue.
Sur le second secteur Les Prêles, dans le prolongement de la rue Louis Le Cardonnel, deux phases d’occupation de l’Age du fer ont été identifiées sur environ 1 200 m2. La première est attestée par une fosse isolée, comblée durant la première moitié du VIIè siècle avant Jésus-Christ, la deuxième, par un petit établissement rural, à proximité immédiate d’un chenal, composé de vingt structures (foyer, radiers de sols, calages de poteau, fosses et dépotoir) datées de la fin du VIè ou du début du Vè siècle avant Jésus-Christ. L’abondant mobilier archéologique retiré du sable du chenal témoigne de contacts et d’échanges avec le Nord hallstattien (actuelle région de l’Autriche) et le Midi méditerranéen.
Au début de notre ère, plusieurs bâtiments et une vaste aire de fosses artisanales sont installés 200 mètres plus à l’est. Plus de cent fosses, quadrangulaires ou circulaires, à fond plat contiennent un dépôt charbonneux peu épais. Probablement creusées successivement, elles ont été arasées et comblées lors des recouvrements du site par inondation. Elles sont parfois groupées, se recoupant entre elles. L’ensemble de ces fosses, réparties sur plus de 2 000 m2, semble s’organiser selon les axes généraux des bâtiments qui les entourent. Aucun indice d’un artisanat particulier n’est apparu dans leur comblement. Les quelques fragments de céramique mêlés au comblement datent du début du Ier siècle après Jésus-Christ.
Trois bâtiments bordent cet espace. Le premier, à l’est, présente un plan rectangulaire de 130 m2 divisé en deux pièces. Les angles de deux autres constructions sont situés en limites nord et sud de la fouille. A l’extrémité est, un chemin caillouteux, creusé d’ornières, longe un quatrième bâtiment. Les sols ont disparu et les constructions en galets, ou en blocs et moellons de molasse, sont les fondations des murs. Les niveaux d’abandon qui les recouvrent contiennent des céramiques du IIIè siècle après Jésus-Christ.
Près de 80 calages ou simples trous de poteau antiques prolongent l’emprise antique sur près de 200 m vers l’ouest. Quelques courts alignements se distinguent mais aucune organisation particulière ne peut être restituée avec certitude. Plusieurs chenaux et un fossé d’irrigation, comblés de sable, traversent le secteur.
La découverte la plus inattendue concerne le site des Meilleux au Moyen Âge. Vingt fours de potiers, ainsi que des fonds de bâtiments et des fosses d’extraction et de travail de l’argile apparaissent sur 6 000 m2 environ. Des potiers installés à leur tour sur ce premier site fabriquaient des pots dits à “fond marqué”, caractéristiques des Xè-XIè siècle dans le Dauphiné et le Lyonnais. L’atelier de Romans-sur-Isère est le premier lieu de production découvert.
Le secteur des Prêles fut également réinvesti vers le XIè siècle. Une trentaine de silos s’inscrivent dans cette partie sur 300 m de longueur. Ils sont découverts, réutilisés en dépotoirs, comblés de sable et de limon mêlés de cendres, charbons, céramiques et déchets organiques. Les habitations associées devaient se trouver à proximité.
Enfin, plusieurs inhumations furent pratiquées au cours du Moyen Age. Trois petits groupes de deux à cinq sépultures sont répartis sur 2 kilomètres : près des bâtiments gallo-romains, près des silos et à proximité des fours de potiers. Découverte plus anecdotique, deux bovins furent enterrés à l’époque gallo-romaine, au milieu des fosses artisanales.
Ainsi, ce secteur de la plaine, sans doute traversé par un axe routier de tradition ancienne, mais aussi largement irrigué par de nombreux rus et ruisseaux, et apparemment souvent inondé, a, durant 2 700 ans, périodiquement favorisé l’installation d’établissements ruraux à vocation plus ou moins artisanale et commerciale.
Sources : INRAP – Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Sites-archeologiques/p-2755-Contournement-nord-ouest-de-Romans-HB22006601-.htm
Je découvre que Romans a eu un glorieux passé – curieux j’aimerais voir ces vestiges, à Romans et autour de la ville.
A qui dois-je m’adresser ? merci