Auguste Simonnet, gardien et sonneur de l’horloge de Jacquemart
Né à Marseille, le 7 septembre 1867, Auguste Simonnet est professeur de gymnastique au Collège de Romans (aujourd’hui collège-lycée Albert Triboulet) où il est aussi chargé de remonter l’horloge.
A partir du 1er septembre 1899, la Ville de Romans le charge du remontage de l’horloge publique de Jacquemart, de la sonnerie du tocsin en cas d’incendie, et de sonner les carillons aux jours de fête nationale et de fête civique. Cette nouvelle charge comprend notamment le remontage journalier de l’horloge, le réglage journalier des aiguilles qui devront constamment marquer l’heure légale, l’éclairage du cadran aux heures fixées pour l’éclairage public et l’extinction à minuit. En outre, il devra signaler immédiatement à l’horloger municipal les imperfections qu’il apercevra et les réparations à faire. Il devra entretenir en état constant de propreté les locaux et escaliers de la tour, il n’y pénétrera que pour les besoins de son service sans jamais y laisser entrer personne, et il ne devra se dessaisir des clés sous aucun prétexte. Enfin, il déclare habiter 7 place Macel et il ne devra pas se déplacer sans en donner avis à l’administration municipale et à la police.
Pour ce travail, il lui est alloué une indemnité de dix-sept francs par mois (environ 65 euros actuels), avec application des retenues suivantes :
1° Pour retard de dix minutes dans la sonnerie du tocsin en cas d’incendie : un franc,
2° Pour tocsin non sonné : cinq francs,
3° Pour allumage avant l’heure ou extinction après l’heure : 0,50 franc,
4° Pour réglage défectueux : 0,50 franc.
Un an après sa prise de fonction, le 6 septembre 1900, Auguste Simonnet écrit à Monsieur le Maire de Romans pour lui rappeler que l’ancien maire, Pierre-Antoine Lacoste, lui avait fait la promesse d’une gratification de cent francs (environ 380 euros actuels) si l’on était satisfait de son travail et qu’en considérant qu’aucune plainte n’a jamais été formulée contre lui et qu’en plus, il entretient et remonte gratuitement l’horloge du Collège, cette gratification promise est justement méritée.
Lors du Conseil municipal du 12 novembre 1905, il est observé que la façon dont Auguste Simonnet s’acquitte de son service a donné lieu à de nombreuses réclamations et que le maire, Alfred Pinet, devra le rappeler à une meilleure exécution de sa charge.
Il semble que la place de sonneur de l’horloge de Jacquemart soit très convoitée car le 11 juin 1912, un dénommé Emile Barrier écrit à la Municipalité en ces termes : “Je viens d’apprendre que M. Simonnet est bien malade. J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance cette place lorsque celle-ci sera libre. J’habite au n°6 de la rue Jean-Jacques Rousseau, près de la place Ancienne Bouverie, à proximité de l’horloge. J’exerce la profession de cordonnier et suis, de ce fait, constamment à mon domicile. J’ose espérer que mon humble demande sera prise en considération.”
Auguste Simonnet meurt quelques mois plus tard, le 25 janvier 1913.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère, 1 M 14.